LE COSPAR SE SERRE LES COUDES


Photo prise par Bastien Brillard

LES ORGANISATIONS MEMBRES DU COSPAR

SYNDICATS DE SALARIÉS
CFTC
CGTR
SYNDICAT FO SANTÉ
FSU
SAFPTR
SAIPER
SOLIDAIRES
UIR-CFDT
UNSA

SYNDICAT D'ÉTUDIANTS
UNEF

SYNDICAT DE LYCÉENS
UNION NATIONALE DES LYCÉENS

PARTIS POLITIQUES
FEDERATION GAUCHE ALTERNATIVE
LES VERTS REUNION
LUTTE OUVRIÈRE
MOUVEMENT DE LA GAUCHE ECOLOGISTE DE LA REUNION
MOUVEMENT RÉUNIONNAIS DES CITOYENS
NOUVEAU PARTI ANTI-CAPITALISTE RÉUNIONNAIS
PARTI COMMUNISTE RÉUNIONNAIS
PARTI DE GAUCHE
PARTI SOCIALISTE
PARTI SOCIALISTE RÉUNIONNAIS

ASSOCIATIONS
AC-REUNION
AGIR POU NOU TOUT
ASSOCIATION GÉNÉRALE DES RETRAITÉS DE LA RÉUNION
ASSOCIATION RÉUNIONNAISE DES PERSONNES AGÉES
ASSOCIATION SOLIDARITÉ INTER GENERATIONS
ATD QUART MONDE
CERCLE PHILOSOPHIQUE REUNIONNAIS
COLLECTIF DES CONSOMMATEURSCONTRE LES ABUS BANCAIRES
COMITÉ DE CHÔMEURS DU PORT
CONFÉDÉRATION NATIONALE DU LOGEMENT
COORDINATION DES PARENTS ET ÉDUCATEURS
GROUPEMENT DES DOCTEURS ET DES DIPLÔMÉS DU SUPÉRIEUR SANS EMPLOIS
LIGUE DES DROITS DE L'HOMME
LES CONSOM'ACTEURS RÉUNIONNAIS
MTKR
TAMIJ SANGAM
UFAL
UNION DES FEMMES DE LA REUNION

LA PLATEFORME REVENDICATIVE DU COSPAR

PLATEFORME REVENDICATIVE
DU COLLECTIF DES ORGANISATIONS
SYNDICALES, POLITIQUES ET ASSOCIATIVES
DE LA RÉUNION (C.O.S.P.A.R.)




PRÉAMBULE
L’exaspération de la population Réunionnaise se justifie par un faisceau d’éléments objectifs qui concourent à une dégradation du pouvoir d’achat et des conditions de vie de nos concitoyens.
En matière de prix on constate que sur la période 1997 à 2007 les prix à La Réunion ont augmenté de 37% alors que dans le même temps ils n’augmentaient que de 30% dans l’Hexagone.
Les politiques d’exonération fiscale se sont traduites par un tassement des salaires
L’Etat a sa part de responsabilités, notamment par la fixation du SMIC et les politiques d’aides
52% de la population est en dessous du seuil de pauvreté, contre 18% en métropole
50% de la population avait en 2006 un revenu inférieur à 690 €
10 % des revenus les plus bas étaient inférieurs, en 2006 à 390 €
On constate par ailleurs une inégalité salariale inacceptable entre les hommes et les femmes : une travailleuse Réunionnaise gagne en moyenne 90% du salaire de son homologue masculin


EMPLOI – SALAIRES - SANTÉ

REVENDICATIONS
✔ rendre effectif le « droit au travail » inscrit dans le préambule de la Constitution
✔ conditionnalité des aides aux entreprises
✔ interdiction de licencier pour les entreprises faisant des profits
✔ gel des suppressions de postes dans les services publics et mise en place d’un plan de rattrapage,
✔ résorption de la précarité, et pérennisation des emplois
✔ renforcement et extension des droits syndicaux en prévention des licenciements
✔ favoriser l’emploi local
✔ rétablissement du congé solidarité
✔ suppression de la défiscalisation des HS et du bouclier fiscal (Loi TEPA)
✔ sécurisation des parcours professionnels
✔ 200 € mensuels nets sur les bas salaires, les basses retraites, les minima sociaux, les bourses des étudiants
✔ suppression de l’article 16 de la Loi Perben et application des CCN
✔ égalité professionnelle entre les hommes et les femmes
✔ structuration des branches professionnelles
✔ mise en place d’IRP (institutions représentatives du personnel) pour toutes les entreprises
✔ revalorisations du salaire de base incluant a minima l’inflation réunionnaise et les gains de productivité.
✔ participation des employeurs aux accessoires de salaire.
✔ application de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) au niveau de chaque branche d’activité
✔ pour les étudiants : mise en place d’un « statut » de l’étudiant ainsi qu’une véritable continuité territoriale ; généralisation du demi-tarif pour les transports, l’accès aux lieux de culture et d’étude … ; exonération de la taxe d’habitation
✔ en matière de santé, un accès aux soins pour tous



PRIX ET POUVOIR D’ACHAT

Le projet porté par la Plateforme répond à l’immédiat tout en préparant durablement l’avenir. Le développement durable de La Réunion se fera que si et seulement si toute la population devient acteur de ce concept. Pour cela il faut impérativement s’attaquer aux faiblesses conjoncturelles et surtout structurelles de notre société.
Rien ne pourra se faire tant que l’on ne réglera pas le problème de la pauvreté dans notre société Réunionnaise, en effet 52% de notre population est reconnue vivant en dessous du seuil de pauvreté. C’est-à-dire moins de 690 € par mois. Parmi elle, 80 000 vivent avec moins de 390 € par mois, soit 12,58 €, par jour.
Concrètement cela signifie des difficultés pour se nourrir, se loger, se déplacer, se soigner et pour donner la meilleure éducation à ses enfants. Ce contexte crée les conditions de souffrances grandissantes chez l’individu et dans les familles. Cette situation de crise doit amener un changement de posture radical de la part du gouvernement qui consiste à prendre en considération nos problématiques sociétales ainsi que nos propositions.

Nous proposons des solutions pour pallier les faiblesses :

I) Agir sur les prix :

De manière urgente :

1 / Une baisse de 20% sur les produits de consommation courante à savoir :
• 500 articles de consommation courante (5 référents pour les 100 produits choisis)
• Factures d’eau, d’assainissement et une étude pour un tarif unique sur le Département
• Loyers et les charges locatives
• Factures d’électricité
• Loisirs, culture, presse métropolitaine, étrangère…

2/ Pour les autres services nous demandons :

• Une baisse de 5 euros sur la bouteille de gaz
• La gratuité des tickets de transport en commun pour les demandeurs d’emploi, les stagiaires, les retraités, et les personnes disposant de minima sociaux.
• L’alignement des T.I.C. sur les prix pratiqués en métropole (téléphone, internet…)
• La baisse immédiate de 10 centimes du prix des carburants
• La gratuité des billets d’avion dans le cadre de la recherche d’emploi, de la formation, de drames familiaux pour les personnes vivant en dessous de seuil de pauvreté.
• La baisse et l’alignement des tarifs des services bancaires sur ceux de la métropole

De manière durable :

1 / Lutter efficacement contre les monopoles, les ententes illicites, l’oligopole ainsi que la pratique des marges exorbitantes.

Au préalable nous demandons :

• Une radiographie du commerce Réunionnais
• La réalisation d’un état des lieux de la concurrence à La Réunion (monopole/oligopole), contrôle des abus de position dominante.
• La transparence sur les mécanismes de formation des prix, des marges commerciales dans les domaines des biens et des services (explication sur les prix pratiqués)
• Une comparaison permanente et inopinée avec les prix pratiqués en métropole.
• Une évaluation des sources d’approvisionnement et leur impact sur les prix
• La transparence sur les liens familiaux et financiers entre les entreprises de La Réunion


Et nous réclamons des solutions durables à savoir :

• Le gel et le contrôle permanent des prix des 500 articles de consommation courante
• Une réorientation des sources d’approvisionnement afin de faire baisser tous les prix
• Une dotation des administrations compétentes des moyens techniques, juridiques et d’investigations (contrôle et sanction)

Le COSPAR affirme qu’il est du devoir de l’Etat de protéger notre population des conséquences de la double crise structurelle et conjoncturelle que nous vivons. Pour cela, il relève de sa responsabilité de procéder à un véritable contrôle des prix et de fixer les marges des entreprises commerciales.



LOGEMENT

A La Réunion le constat est le suivant :

► Ménages : 257 000 ménages réunionnais
► parc locatif dans le Privé : 56 000
► parc locatif Social : 49 673
► Bénéficiaires de l’Allocation logement : 86 900
Montant : 242 millions d’Euros
► Demandes de logements en souffrance : 26 000

Les besoins en logements :

► Nouveaux logements à prévoir : 7 500 par an
► Logements insalubres à résorber : 20 000
► Logements sociaux à réhabiliter : NC

La production de logement social doit relever d’une politique plus forte et ambitieuse. Le logement doit être géré comme un service public.

A La Réunion on constate l’inadaptation de la production de l’offre à la demande sans oublier le déséquilibre territorial.

La politique du logement ne s’arrête pas à l’aide à la pierre, elle concerne aussi les aides aux personnes.

80 % des Réunionnais sont éligibles au logement social.

Les taux d’effort pour les Réunionnais demandeurs de logement deviennent de plus en plus insupportables ; ils augmentent anormalement et atteignent des niveaux dépassant les 30% par ménage.
Ce sont des demandeurs exclus des logements sociaux et qui sont dans des situations de non retour
L’intervention publique doit alors prendre toute sa part de responsabilité. Cela s’inscrit dans le cadre de la lutte contre l’exclusion.
Il est temps de prendre en compte les réalités et les drames qui touchent des milliers de Réunionnais, de toutes catégories sociales, jeunes ou personnes âgées.
Quelle dignité pour l’être humain sans logement, obligé de vivre dans des logements insalubres, de vivre en surnombre dans des logements totalement inadaptés, des vies brisées, des enfants sans repères ?

Nous ne voulons pas de cette Réunion-là pour nos enfants. Il est temps que cela change !
Pour ce faire le gouvernement doit s’engager de manière rapide et durable sur des moyens financiers supplémentaires dans des dispositifs adaptés à notre Département.


REVENDICATIONS

FRAFU (Fonds régional d’aménagement foncier et urbain)

► Pouvoir combiner FRAFU et LBU, modification type législatif pour les surcoûts constatés dans le cadre de l’acquisition foncière

ANAH (Agence nationale de l’habitat)

► Etendre l’ensemble des compétences de l’ANAH à la Réunion.

VEFA (Vente en l’état futur d’achèvement)

► Repérer les logements privés abandonnés en l’état de construction
► Maintenir les crédits LBU, FRAFU, CAF, CG…. Pour la finition des travaux avec une mise en vente pour les salaires les plus bas. 1.2 ;1.4 du SMIC

OPERATION D’INTERET NATIONAL

► La Réunion doit être reconnue comme site stratégique et territoire prioritaire.
► Recenser les sites sous utilisés appartenant à l’Etat

ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine)

► Etendre à l’ensemble des communes de La Réunion le dispositif ANRU en prévoyant les augmentations des crédits correspondants
► Profiter de la mise en place du plan de relance « logement ANRU » pour revoir les zones de La Réunion éligibles. Deux milliards d’euros de travaux devraient pouvoir être débloqués en France.


PLAFONDS DE RESSOURCES CAF/ALLOCATIONS LOGEMENT- PTZ (prêt à taux zéro)

► Instaurer à la Réunion les mêmes plafonds de ressources qu’en Métropole en raison du coût de la vie nettement plus élevé (zone Paris et Régions limitrophes)

► Mise en place d’une aide spécifique pour le public qui a un taux d’effort trop important (+ de 23 %) et ne pouvant bénéficier d’un logement social pour qu’il puisse avoir accès à un logement (un logement adapté…)

► Augmenter le montant de l’allocation logement à La Réunion à l’équivalence de la Métropole zone A ou 1

► Rendre La Réunion éligible au dispositif PTZ dans la zone A .

► Etendre à la Réunion le Prêt Jeune Avenir , dispositif géré par la CAF, mais non opérationnel à La Réunion



GEL DU PRIX DES LOYERS – CHARGES LOCATIVES

► Baisse du prix des loyers et gel pour les années à venir aussi bien dans le parc social que privé
► Plafonnement du montant des loyers dans le privé pour les promoteurs qui ont bénéficié de la défiscalisation
► Gel des charges locatives au même niveau que 2008 ou baisse des charges

ACCES AUX LOGEMENTS POUR LES PERSONNES AYANT UN HANDICAP OU
PERSONNES AGEES ET AMELIORATION DE LEUR LOGEMENT

► Recensement du public
► Mise en place sans délai d’un plan d’intervention pour effectuer les travaux nécessaires et obligatoires à la charge du bailleur
► Obligation du bailleur ou du gestionnaire du logement ( Etat, C Général, Caf, CILR , Communes )de respecter les critères d’attribution de logements pour les publics prioritaires ( personnes en situation de handicap, personnes habitant un logement insalubre…)

VENTE DES LOGEMENTS SOCIAUX

► Obtenir des bailleurs sociaux un plan pluriannuel sur la vente des logements qui se concrétisera dès 2009
► Négocier auprès des banques des prêts à taux préférentiels et mobiliser l’ensemble des mesures qui existent dans le cadre de l’acquisition
► Prendre en compte lors de la vente des années durant lesquelles le loyer a été payé par le locataire.

LES MINIMA SOCIAUX A LA REUNION

Le système français de minima sociaux, prestations sociales versées sous conditions de ressources et visant à assurer un revenu minimal à une personne ou à sa famille, comporte neuf dispositifs applicables sur l’ensemble du territoire et un dispositif spécifique aux départements d’outre-mer.

LES MINIMA SOCIAUX GERES PAR LA CAF
Le revenu minimum d’insertion (RMI), créé en 1988, garantit des ressources minimales à toute personne âgée d’au moins 25 ans ou assumant la charge d’au moins un enfant né ou à naître.

Nombre d'allocataires au 31.12.08 66 828
Montant total versé 368 083 637,08 €
Montant moyen versé annuellement par allocataire 5 507,93 €
Montant moyen versé mensuellement par allocataire 458,99 €
Source : CAF, données au 31/12/2008

Au 31 décembre 2008, 162 674 personnes sont couvertes par le RMI, ce qui correspond au total des allocataires et de leurs ayants-droit (plus de 20 % de la population réunionnaise).

L’allocation de parent isolé (API), créée en 1976, s’adresse aux personnes assumant seules la charge d’au moins un enfant né ou à naître. Si le plus jeune enfant a plus de trois ans, l’allocation est versée pendant un an au maximum (API dite « courte »), sinon elle est versée jusqu’à ses trois ans (API dite « longue »).

Nombre d'allocataires au 31.12.08 13 250
Montant total versé 65 411 592,65 €
Montant moyen versé annuellement par allocataire 4 936,72 €
Montant moyen versé mensuellement par allocataire 411,39 €
Source : CAF, données au 31/12/2008

Au 31 décembre 2008, 37 718 personnes sont couvertes par l’API, ce qui correspond au total des allocataires et de leurs ayants-droit (près de 5 % de la population réunionnaise).

Le revenu de solidarité (RSO), créé en décembre 2001 et spécifique aux départements d’outre-mer (DOM), est versé aux personnes d’au moins 50 ans, bénéficiaires du RMI depuis au moins deux ans, qui s’engagent sur l’honneur à quitter définitivement le marché du travail.

Nombre d'allocataires au 31.12.08 7 359
Montant total versé 40 330 255,39 €
Montant moyen versé annuellement par allocataire 5 480,40 €
Montant moyen versé mensuellement par allocataire 456,70 €
Source : CAF, données au 31/12/2008

Au 31 décembre 2008, 8 559 personnes sont couvertes par le RSO, ce qui correspond au total des allocataires et de leurs ayants-droit (1 % de la population réunionnaise).

L’allocation aux adultes handicapés (AAH), instituée en 1975, s’adresse aux personnes handicapées ne pouvant prétendre ni à un avantage vieillesse ni à une rente d’accident du travail. Le titulaire doit justifier d’un taux d’incapacité d’au moins 80% ou d’au moins 50% si la COTOREP (Commission technique d’orientation et de reclassement professionnel) reconnaît qu’il lui est impossible de travailler en raison de son handicap.

Nombre d'allocataires au 31.12.08 11 590
Montant total versé 79 253 843,97 €
Montant moyen versé annuellement par allocataire 6 838,12 €
Montant moyen versé mensuellement par allocataire 569,84 €
Source : CAF, données au 31/12/2008

Au 31 décembre 2008, 16 901 personnes sont couvertes par l’AAH, ce qui correspond au total des allocataires et de leurs ayants-droit (2 % de la population réunionnaise).

Ces quatre premiers minima sociaux sont gérés par la CAF.
Une personne peut bénéficier de plusieurs minima sociaux. Au 31 décembre 2008, la Réunion compte 98 786 allocataires de ces quatre minima sociaux pour 226 565 personnes couvertes au total (29 % de la population totale).


LES AUTRES MINIMA SOCIAUX

L’allocation de solidarité spécifique (ASS), instituée en 1984, est une allocation chômage s’adressant aux chômeurs ayant épuisé leurs droits à l’assurance chômage, et qui justifient d’au moins cinq années d’activité salariée au cours des dix dernières années précédant la rupture de leur contrat de travail.

L’allocation équivalent retraite (AER), créée en 2002, est une allocation chômage qui constitue un revenu de remplacement ou de complément au profit des demandeurs d’emploi qui totalisent 160 trimestres de cotisations à l’assurance vieillesse avant l’âge de 60 ans.

L’allocation d’insertion (AI), créée en 1984, est une allocation chômage, d’une durée maximale d’un an, réservée depuis 1992 aux personnes ayant demandé l’asile en France, aux salariés expatriés non affiliés à l’assurance chômage ou aux réfugiés, ainsi qu’aux anciens détenus libérés depuis moins de 12 mois, aux victimes d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle; l’allocation temporaire d’attente (ATA), créée en 2005, remplace l’allocation d’insertion (AI) pour les entrées à compter du 16 novembre 2006.

L'allocation veuvage, créée en 1980, s’adresse aux conjoints survivants d’assurés sociaux décédés. C’est une allocation temporaire versée pendant deux ans au maximum. Le titulaire doit être âgé de moins de 55 ans.

Les allocations du minimum vieillesse (ASV et ASPA) : l’allocation supplémentaire vieillesse (ASV), créée en 1956, s’adresse aux personnes âgées de plus de 65 ans et leur assure un niveau de revenu égal au minimum vieillesse. Une nouvelle prestation, l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) est entrée en vigueur le 13 janvier 2007.

Nombre de bénéficiaires Montant moyen perçu

Allocations du minimum vieillesse (ASV et ASPA) 27 508 Personne seule : 373 € / mois
Ménage : 615 € / mois
(validité 1er septembre 2008)

Allocation de solidarité spécifique (ASS) 12 011 449 € maximum / mois en fonction
des autres ressources
(validité au 1er janvier 2009)

Allocation d’insertion (AI) 177 316 € maximum / mois en fonction
des autres ressources
(validité au 1er janvier 2009)

Allocation équivalent retraite (AER) 107 982 € maximum / mois en fonction
des autres ressources
(validité au 1er janvier 2009)

Allocation veuvage 47 559 € maximum / mois
(validité 1er septembre 2008)

Données au 31/12/2007. Sources : Cnamts, CNAF, MSA, DREES, Unédic, FSV, CNAV, CDC, régime des caisses des DOM

MANIF DU 19 MARS À SAINT-DENIS



LE COSPAR N'A PAS PEUR DE SE MOUILLER !

TRACT POUR LE 19 MARS

C .O.S.P.A.R.
Collectif des Organisations Syndicales, Politiques et Associatives de La Réunion

Asé roule anou !

Dans l’unité et la responsabilité l’ensemble des organisations du COSPAR se bat depuis plus d’un mois pour la hausse du pouvoir d’achat, pour la baisse des prix et pour réduire les inégalités à La Réunion. Des avancées ont été arrachées grâce aux mobilisations mais elles restent nettement insuffisantes.
• Sur les salaires : le MEDEF ne propose que 1,6 €/jour (soit 50€/mois),
• aucune proposition de l’Etat pour les minima sociaux, les retraites et les bourses étudiantes.
• Les Collectivités territoriales doivent prendre en charge une augmentation de salaire de ses personnels
( Communes, Conseil Général, Conseil Régional)
• Sur les prix : le COSPAR demande une baisse de prix de 20 % sur 500 produits. Seulement 40 produits sont proposés (contre 127 produits en début de négociation !) pour une baisse de 5 à 14%. Néanmoins les négociations se poursuivent.
• Aucun accord n’a été signé.

l’ETAT, Le MEDEF, les Collectivités territoriales
doivent répondre aux attentes des Réunionnais.


Le COSPAR porte 62 revendications pour les Réunionnais, il nous faut amplifier la mobilisation.
Dans le cadre de l’appel national interprofessionnel du jeudi 19 mars , le COSPAR appelle toute la population Réunionnaise, les salariés, demandeurs d’emploi, retraités et jeunes à faire entendre leurs revendications au gouvernement et au(x) patronat(s) pour :

 augmenter de 200€ net les bas salaires, les retraites, les minima sociaux et les bourses d’étudiants afin de relancer le pouvoir d’achat ;
 baisser de 2 € supplémentaires le gaz et de 4 cts supplémentaires le carburant
 baisser de 20% les 500 produits de consommation courante ;
 geler les loyers dans le logement social à minima sur 2009, augmenter le montant de l’allocation logement (en cours d’obtention),
 défendre l’emploi privé et public,
 lutter contre la précarité

Appel à la grève et à la manifestation
jeudi 19 mars 9h
St Denis : Petit Marché
St Pierre : Mairie


Ansanm dann shömin pou ganié !

JOURNÉE DU 12 MARS

Actions du jour :
- 9h devant la Caisse d’Epargne, rue de Paris (près du Jardin de l’Etat, puis déplacement à la BR rue Jean Chatel avec réunion avec le Vice Président de la Fédération des Banques : distribution de tracts, explications et échanges avec la clientèle.
- 14h : même type d’opération à la SFR, rue de Nice.

Réunion plénière du COSPAR : 9h30
Mise au point par Max Banon, de la CGTR Sud sur des questions d’organisation interne et notamment sur la question de la coordination entre le sud et le nord en matière de décisions prises par le COSPAR et d’actions engagées.
Il est rappelé et réaffirmé qu’il n’y a pas un COSPAR Sud et un COSPAR Nord. Il n’existe qu’un COSPAR, basé à Saint-Denis qui donne les consignes après débats et prises de décision lors des réunions plénières. Cela n’empêche pas les représentants Sud des différentes composantes de se réunir pour coordonner et organiser les différentes actions et manifestations dans le Sud, dans le respect des orientations et consignes données par le COSPAR. Lorsque, pour des raisons stratégiques, il est décidé par le COSPAR de suspendre tel ou tel type d’action, la consigne s’applique au Nord, comme à l’Ouest, comme au Sud, comme à l’Est.
Max Banon évoque la possibilité de mettre en place un comité d’organisation ainsi qu’un comité de communication du COSPAR. La question n’a pas été tranchée.

Réunion prévue à la Préfecture sur les salaires à 15h
La question de la négociation salariale a donné lieu à de longs débats. Après la réaffirmation par les deux collectivités (CG et CR) le 11 au soir de ne pas participer à la hausse de 200 € revendiqués par le COSPAR sur les bas salaires, les basses retraites, les minima sociaux, les bourses étudiantes, la négociation sur les 150 € s’avérait plus que délicate : devait-on privilégier la négociation salariale ou celle portant sur les minima sociaux, retraites, bourses … ?
Les postures respectives du Préfet, du MEDEF, de la CGPME semblaient plus que troubles …
Il a été finalement décidé que le COSPAR ne se rendrait pas à la réunion de la Préfecture prévue à 15h, sans pour autant rompre les négociations.
Un courrier a été rédigé et faxé au Préfet pour expliquer les motifs de cette décision du COSPAR.

Monsieur le Préfet,

On ne règle pas trente cinq ans de non dialogue social en 48 heures !
Vous exigez que les négociations salariales aboutissent dans les 2 jours sur la base d’un montage financier où l’Etat participerait à hauteur de 100 euros et le patronat de 50 , soit 150 euros au total au lieu des 200 réclamés.
Nous rappelons solennellement que nous nous sommes engagés devant la population réunionnaise à obtenir 200 euros non seulement pour les bas salaires du privé et du public mais aussi pour les bénéficiaires des minima sociaux, des petites retraites et des bourses étudiantes.
Nous rappelons qu’un Réunionnais sur trois vit des minima sociaux et il est hors de question que le Cospar laisse une partie de la population, et notamment les jeunes, sur le bord du chemin. Nous exigeons d’ouvrir une négociation sur les minima sociaux.
Le Cospar dénonce l’attitude du patronat qui de toute évidence ne veut pas faire un effort substantiel sur les salaires et votre jeu ambigu qui instrumentalise les incidents du 10 mars pour faire pression et obtenir une signature rapide sur les seuls salaires du privé.
Qu’est-ce qui bloque ?
Nous demandons 200 euros pour tous les bas revenus et pas 150 !
Les 100 euros proposés par l’Etat ne sont valables que 36 mois, qu’arrivera-t-il après ?
Le Medef ne veut pas aller au delà du montant dérisoire de 50 euros exonérés de charges, la CGPME quant à elle reste très confuse.
Le Cospar estime qu’il y a beaucoup trop de flou dans les propositions patronales et pas suffisamment de garantie dans celles de l’Etat pour apposer sa signature sur un document ; c’est pourquoi nous demandons le report des négociations en attendant que le patronat fasse une proposition plus sérieuse et que l’Etat apporte des réponses claires sur la durée du dispositif.
En tout état de cause, le Cospar ne peut se satisfaire de l’état actuel des discussions qu’il s’agisse des revenus, prestations, minima sociaux, basses retraites, bourses étudiantes mais aussi des prix et entend renforcer son action pour obtenir satisfaction.

Le COSPAR
Jeudi 12 mars 2009

Par ce courrier le COSPAR réaffirme sa volonté de traiter en priorité de traiter en priorité les mesures d’urgence, et concernant les 200 € de ne valider qu’un accord global et non pas seulement un accord salarial.
Ce courrier ayant été faxé en fin de matinée, une autre proposition de rencontre viendra du Préfet pour une réunion vendredi 13 mars à 15 h.

Réunion à la CGTR à 14h30 entre les organisations syndicales
Cette réunion avait pour objet :
- la grève nationale du 19 mars
- un échange sur les différents scénarios possibles en matière de négociation salariale.

Pour ce qui concerne la grève du 19 mars, après échanges entre les organisations présentes, sur l’opportunité de relayer la grève nationale à la Réunion, et sur les difficultés probables de mobilisation sur une troisième journée dans le même mois (effet pertes de salaires) et pendant les vacances scolaires, il a été conclu qu’en raison du contexte actuel on pouvait difficilement ne pas relayer ce mouvement.

Pour ce qui concerne la négociation salariale les organisations syndicales ont imaginé plusieurs scénarios susceptibles de prendre en compte l’urgence des revendications sans laisser de côté la question des minima sociaux, des petites retraites, des bourses étudiantes. La question est complexe dans la mesure où certains minima sociaux relèvent de la compétence de l’Etat et d’autres de la compétence des collectivités, notamment du Conseil Général. Une piste pourrait être de pousser le patronat vers un accord pluri-annuel de trois ans avec un étalement sur cette période de sa contribution à l’effort demandé, ce effort pouvant être modulé en fonction de la taille de l’entreprise. Avec une montée en charge de la contribution patronale, il serait alors possible de dégager une partie de la contribution de l’Etat (RTSA) en faveur des minima sociaux, voire des petites retraites. La question reste néanmoins posée d’un dédouanement total des collectivités dans le dispositif. Quid également des bas salaires des employés communaux, et de ceux des contractuels des différentes fonctions publiques ?

Réunion à la CFDT à 16h de la composante associative du COSPAR
Lors de cette réunion les associations membres du COSPAR ont échangé sur leur problématiques particulières, notamment la négo sur les prix, le logement, et aussi bien sûr les minima sociaux et petites retraites.
La négo sur les prix est toujours en cours et avance petit à petit. Après l’accord de principe en Préfecture d’un passage à 500 articles de consommation courante, il s’agit à présent de discuter et se mettre d’accord avec la GD mais aussi avec les petits commerces sur les pourcentages de baisse. Le principe a été acté en Préfecture que le pourcentage de baisse pour un article donné serait uniforme.
Les associations souhaitent demander au Préfet une re-discussion du prix de la bouteille de gaz et de la baisse du prix du carburant. Elle souhaitent également reprendre la négo sur les loyers sociaux. Elles souhaitent enfin aborder la revendication de favoriser l’emploi local.

Réunion plénière du COSPAR à la CFDT à 18h
Compte-rendu des deux réunions évoquées ci-dessus.

Le principe de relayer à la Réunion la grève du 19 mars est validé par le COSPAR. Il reste à déterminer le type de manifestations ou d’opérations à mettre en place ce jour-là.
Concernant les négociations relatives aux 200 € le COSPAR réaffirmer sa volonté de mener un accord global, même si celui-ci est séquencé entre salaires, minima sociaux, retraites …

La question de la participation à la deuxième réunion proposée par le Préfet (vendredi 13 à 15h) est de nouveau soulevée car des informations sont parvenues entre temps selon lesquelles le Préfet voudrait imposer des négo selon le seul scénario Etat 100 € / MEDEF – CGPME 50 €.
La discussion sur la participation du COSPAR à la réunion en Préfecture vendredi 13 à 15h se poursuit demain matin …

Rassemblements de samedi 14 et dimanche 15 mars
A titre de rappel le principe de deux manifestations samedi 14 à 15h sur le parvis des Droits de l’Homme à Saint-Denis et dimanche 15 à 15h à Saint-Pierre est validé par le COSPAR. Lors de la réunion qui s’est tenue ce soir à Saint-Pierre il a été proposé d’organiser la manifestation sur le Front de Mer de Saint-Pierre ; mais quelqu’un doit prendre la responsabilité de demander l’autorisation pour ce rassemblement au Maire (ou au Sous-Préfet ?). D’autre part se pose la question de la sonorisation qui n’est pas réglée (voiture sono , podium sonorisé mis à disposition par la municipalité ?) Ces questions doivent être réglées très rapidement. Il faut également préparer – et cela est valable pour le Nord comme pour le Sud – l’information en direction de la population et des media. Il reste peu de temps !


PROCHAINE RÉUNION DU COSPAR À LA CFDT

VENDREDI 13 MARS À 9 H 30

COMPTE-RENDU DE LA JOURNÉE DU 11 MARS

Réunion du matin à la CFDT
- Echanges sur la journée de grève et de manifestations du 10 mars. Rappel de la nécessité, surtout lors de manifestations de cette ampleur de respecter les consignes préalablement discutées et validées tant en matière de sécurité que de prises de parole que d’actions parallèles. Il y va à la fois de la cohésion et de la crédibilité du COSPAR vis à vis de la population.
- Echanges sur la réunion prévue l’après-midi à la Préfecture sur les salaires en présence du MEDEF et de la CGPME. Mise au point sur la stratégie et la communication.

Le matin le groupe de travail sur les prix est allé à la Préfecture pour discuter avec les représentants de la distribution de la liste de produits proposée par le COSPAR.

14h : réunion à la Préfecture sur les salaires entre les organisations syndicales de salariés, le MEDEF, la CGPME, le Préfet. Le Préfet très directif veut parvenir à un accord dans les plus brefs délais avec les organisations patronales. Le COSPAR, qui a demandé à rencontrer les présidents des deux collectivités réserve sa réponse.

14h : « action » au siège du MEDEF pour appuyer la rencontre de la Préfecture. Les 4 composantes sont présentes avec une forte mobilisation de la composante étudiante.

17h30 : réunion à la Région entre le COSPAR, le Président du Conseil Régional, Paul Vergès et la Présidente du Conseil Général, Nassimah Dindar. Les présidents des deux collectivités ne sont pas favorables à une participation de leur part pour financer la hausse revendiquée par le COSPAR pour les salaires du privé. Un « montage » alternatif est à l’étude.

20h : retour à la CFDT pour faire un bilan de la journée et mettre au point l’organisation de la suite des actions et rencontres.
Le Préfet souhaite rencontrer de nouveau les organisations syndicales dans les plus brefs délais pour finaliser un éventuel accord sur les salaires, mais une discussion entre les membres du COSPAR s’impose avant de prendre une telle décision.
Les «actions » du COSPAR pour demain et après-demain sont connues des membres présents hier et aujourd’hui.

Dans le SUD, une cinquantaine de camarades de différentes organisations du COSPAR se sont retrouvées Zac Canabady. Opérations « fermeture de rideaux » à la BFC et Peugeot. Une partie des manifestants se sont dirigés ver l’Hyper Crack.
Une délégation du COSPAR s’est rendue à la CCIR et et a été reçue par Azzize Amode, représentant de la CCIR Sud et a fait valoir les revendications du COSPAR en matière de bas salaires et d’emploi local.

COMPTE-RENDU DE LA JOURNÉE DU 9 MARS

Le groupe de travail sur les prix a continué à travailler, notamment en faisant une contre-proposition de liste de produits de première nécessité à celle fournie le 8 mars par les représentants des commerces.
La liste des représentants des commerces comportait une liste de 127 produits avec pour chaque produit un maximum de 2 références avec des baisses variant de 5 à 20%.
La liste du COSPAR comporte 100 familles de produits avec pour chaque famille 5 références ; pour ces 500 produits la baisse demandée est de 20%. La négo continue…

Concernant le gel des loyers sociaux la proposition des bailleurs est de « geler les loyers des logements sociaux et de les ramener à leur niveau du 31 décembre 2008, jusqu’à l’application de l’augmentation du forfait charges DOM de l’allocation logement et ce, au plus tard jusqu’au 31 décembre 2009.

Le Rectorat a été occupé par les étudiants et une délégation du COSPAR est venu sur place pour appuyer les revendications énoncées dans la plateforme du COSPAR, notamment en matière de :
- d’augmentation des bourses étudiantes
- d’augmentation de 200 € des salaires des CDD, CAV … (inférieurs à 1,4 SMIC)
- de gel des suppressions de postes dans les services publics et notamment dans l’Education Nationale
- la mise en place d’un plan de résorption de la précarité
Sur toutes ces questions, le représentant du Recteur n’a apporté aucune réponse satisfaisante. Le Recteur sera de nouveau interpellé dès son retour de Paris où il est censé faire part des doléances des étudiants aux Ministres de l’Education Nationale et de l’Enseignement supérieur.

Un réunion a eu lieu en fin d’après-midi à la Préfecture sur la question de notre revendication d’augmentation de 200 € mensuels nets des bas salaires (jusqu’à 1,4 SMIC), des basses retraites, des minimas sociaux, des bourses étudiantes.
Le Préfet a conduit cette réunion. Etaient présents le Président du Conseil Régional, la Présidente du Conseil Général, les représentants du MEDEF et de la CGPME.
Le MEDEF a fait une proposition d’augmentation de 50 € mensuels nets sous forme de prime ; la CGPME que les entreprises membres de la confédération pouvaient aller jusqu’à 50 € dans le cadre de négociations sociales à venir et ce dans le cadre d’un contrat d’intéressement.
Les deux collectivités ont refusé de s’engager en raison notamment du fait que leur participation éventuellement à la hausse des salaires obèrerait leur capacité à remplir leur missions sociales auprès des plus défavorisés. Le Président du Conseil Régional a également fait valoir le risque d’inégalité de traitement de la mesure préconisée entre ceux qui en bénéficieraient et les autres, juste au-dessus du plafond de 1,4 SMIC, ainsi que le devenir du dispositif d’ici un an. Aucun engagement n’a été pris sur les basses retraites ni sur les minima sociaux.
Le Préfet a proposé une autre réunion mercredi 11 mars. Mercredi est également prévu une réunion avec l’Association des Maires.

Concernant le prix de la bouteille de gaz et le prix des carburants le Préfet a annoncé les décisions suivantes :

A compter du 11 mars
- baisse de 6 cts du litre de gazole (0,93 € au lieu de 0,99 €)
- baisse de 4 cts du litre de sans-plomb (1,20 € au lieu de 1,24 €)
- baisse de 3 € sur le prix de la bouteille de gaz (17 € au lieu de 20 €)

Il s’agit donc d’une première petite avancée.

Lire le communiqué de presse du COSPAR ci-dessous


Baisse du prix de la bouteille de gaz et des carburants

Les demandes du COSPAR en matière d’urgence sociale portaient en particulier sur la baisse du prix de la bouteille de gaz de 5 € et de 10 cts sur les carburants.
Le succès de la mobilisation du 5 mars, la pression continuelle exercée par le COSPAR a permis d’obtenir une première avancée.
Plus que jamais, la mobilisation doit se poursuivre pour obtenir plus, pour obtenir mieux, pour obtenir la satisfaction des revendications du COSPAR.

DISCOURS DU 5 MARS

Chers camarades,


1. Au nom du COSPAR, je vous salue toutes et tous pour être venus si nombreuses et si nombreux faire entendre la voix de La Réunion. Dans tous les outremers, depuis des semaines, la population descend dans la rue, manifeste, se met en grève et exige des mesures immédiates de revalorisation des bas salaires et de baisse des prix. Je tiens aussi au nom du COSPAR, en notre nom à tous ici rassemblés, à rendre hommage à notre camarade syndicaliste et membre du LKP, Jacques Bino assassiné le 17 février.
Et toujours au nom du COSPAR, j’adresse évidemment un salut fraternel à nos frères de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane et des autres territoires de l’outremer !



2. A La Réunion, la minorité qui détient le pouvoir économique redoutait que n’arrive le jour où les Réunionnaises et les Réunionnais se rassembleraient, que n’arrive le jour où les Réunionnais, au-delà de leurs différences, rassembleraient TOUTES leurs forces pour parler d’une seule et même voix ! Ce rassemblement est nécessaire car ceux qui détiennent les leviers de l’économie ne veulent aucun changement. Oui, une fraction encore puissante du patronat a peur que les Réunionnais ne descendent en masse dans la rue pour dire leur mécontentement.


3. Et bien, aujourd’hui, ce jour est venu ! Ce que le MEDEF redoutait tant, est en train de se produire : oui, nous sommes des milliers ici à Saint-Denis, des milliers dans le sud à Saint Pierre, pour faire entendre la voix de La Réunion ! Pour faire entendre la voix de ceux qui en ont marre de la VIE CHERE, ceux qui en ont marre des MONOPOLES, ceux qui en ont marre des BAS SALAIRES, marre des promesses jamais tenues ! Ceux qui aujourd’hui se retrouvent derrière ces mots d’ordre de l’urgence sociale que je vous demande de reprendre avec moi :


PAUVRETE, ARET EK SA !
VIE CHERE, ARET EK SA !
CHOMAGE, ARET EK SA !
PRECARITE, ARET EK SA !
BAS SALAIRES, ARET EK SA !

4. Aujourd’hui, mes camarades, La Réunion rentre pleinement dans le mouvement historique qui depuis des semaines agite tout l’outremer ! Car c’est bien un mouvement sans précédent par la simultanéité de ses revendications, sans précédent par la puissance de son soutien populaire, et je pense évidemment à la Guadeloupe où l’adhésion de la population fait toute la force d’un mouvement qui dure depuis le 24 janvier !

Aujourd’hui, vous avez été des milliers à défiler derrière la banderole du COSPAR à Saint-Denis comme à Saint Pierre.


5. Alors certains s’interrogent, c’est quoi le COSPAR ? Le COSPAR n’est pas une intersyndicale, ce n’est pas un agglomérat de corporatismes, c’est avant tout un véritable COLLECTIF, un RASSEMBLEMENT de forces syndicales, politiques et associatives, un rassemblement inédit dans l’histoire récente de La Réunion. Le COSPAR c’est le Collectif des Organisations Syndicales, Politiques et Associatives de la Réunion. Il est né à La Possession le 5 février 2009 et très vite, il a rencontré l’adhésion des forces vives de la société réunionnaise : au total plus de 45 organisations se sont retrouvées pour défendre un ensemble de revendications immédiates et pour élaborer, dans le consensus, une plateforme revendicative pour sortir La Réunion de sa dépendance économique et mettre fin à l’injustice sociale qui y sévit. Vous l’avez compris, le COSPAR appartient aux Réunionnais et à personne d’autre !

6. Pourquoi le COSPAR ? Le Collectif exprime d’abord le refus de subir la crise : les Réunionnais ne veulent plus de salaires de misère, ils ne veulent plus que les monopoles imposent leur loi en matière de prix, ils ne veulent plus de ce développement économique qui ne sert qu’à enrichir la minorité qui a la main mise sur ces territoires. Bref, le COSPAR comme les autres Collectifs des autres territoires de l’Outremer, est né d’un malaise social qui n’a cessé de se développer depuis des années à La Réunion et dans les autres DOM. Il est donc l’expression la plus légitime des aspirations populaires à une véritable justice sociale.



7. Que veut le COSPAR ? Le Collectif veut mettre fin à une situation inacceptable : d’abord en exigeant des mesures d’urgence car la crise frappe de plus en plus durement les plus démunis. Le COSPAR rappelle que 30 % de la population vit des minima sociaux, 52 % vit en dessous du seuil de pauvreté et le chômage frappe 24 % des travailleurs réunionnais. Donc il y a bien une urgence sociale. Fait aggravant, en 2008, le chômage à La Réunion a augmenté de 18 % contre 11 % en métropole ! Oui, c’est ça l’urgence sociale ! Exiger des solutions immédiates pour permettre aux Réunionnais frappés par la crise de faire face, de pouvoir au moins se nourrir et se loger.


8. Mais le COSPAR veut aller au-delà de ces premières mesures. Le Collectif a travaillé à l’élaboration d’une plateforme revendicative sur le problème des revenus, du pouvoir d’achat, des prix, de l’emploi, du logement, des services publics. Dans son état actuel, cette plateforme contient désormais 62 mesures à mettre en œuvre. Elles constituent une première base revendicative. Mais le COSPAR voit plus loin : quelque chose est en train de naître dans l’outremer, un vaste mouvement de remise en cause des situations de rentes, un mouvement social et politique qui ne s’arrêtera pas tant que les territoires ultramarins n’auront pas pris en main leur propre destinée et mis fin à l’iniquité d’un système qui les maintient dans la dépendance économique.


9. Le COSPAR lutte contre ceux qui ont un intérêt à faire perdurer cette dépendance car c’est elle qui les enrichit et maintient dans la pauvreté une partie de la population.
Qui est responsable de cet état de fait ? On l’a vu en Guadeloupe, le MEDEF est le principal obstacle à un accord : le patronat local ne veut pas perdre une miette de son pouvoir. A La Réunion, le patronat, je dis le patronat mais soyons clairs mes camarades, nous ne parlons pas ici des petits patrons artisans ou des très petites entreprises qui ont des conditions souvent précaires, nous parlons de ces grands groupes qui monopolisent des pans entiers de l’économie réunionnaise, le MEDEF pour ne pas le nommer, le patronat de La Réunion Economique, voilà le premier responsable !
Le patronat réunionnais, ce patronat qui refuse depuis des années de négocier sur les salaires, ce patronat qui n’applique pas les conventions collectives dans les entreprises, ce patronat qui craint un mouvement de masse, c’est celui qui nous a conseillé récemment de ne pas descendre dans la rue, celui qui nous dit « entre le salaire et l’emploi, il faut choisir ». Il appelle au « dialogue » lui qui refuse tout dialogue depuis des années ! Le patronat réunionnais prétend vouloir préserver la paix sociale !

Mais quelle paix sociale ?
Quelle paix sociale dans un pays où la majorité des Réunionnais vit en dessous du seuil de pauvreté ?
Quelle paix sociale quand une grande partie de la société réunionnaise est exclue du travail, est exclue du savoir, est exclue de la complémentaire santé, est exclue des responsabilités ?
Quelle paix sociale à La Réunion si tous les Réunionnais ne peuvent y travailler ?
Quelle paix sociale si de nombreux Réunionnais ne peuvent accéder à un logement décent ?
Quelle paix sociale quand tant de jeunes Réunionnais n’ont d’autre avenir que le chômage ? 49 % des jeunes Réunionnais de 15 à 24 ans sont au chômage ! 49 % !
Alors, oui, quelle paix sociale ?
La paix sociale, que veut le patronat, c’est celle de la soumission, c’est la paix de la résignation, celle du mépris des salariés. Eh bien, cette « paix sociale », mes camarades, nous n’en voulons pas !
Comment pourrait-il y avoir une paix sociale alors qu’il n’y a aucune répartition équitable des richesses ?
Comment pourrait-il y avoir une paix sociale alors que ce sont toujours les mêmes qui bénéficient des mesures gouvernementales ?

AUCUNE PAIX SOCIALE N’EST POSSIBLE SANS JUSTICE SOCIALE !

Car ça fait plus de vingt ans que le MEDEF pratique un lobbying indécent pour obtenir toujours plus d’aides sur fonds publics, vingt ans que le MEDEF refuse obstinément toute amorce de dialogue qui pourrait aboutir à un partage plus équilibré des richesses !
Quel est le bilan des dispositifs de défiscalisation et d’exonération qui se succèdent depuis vingt ans ?
Combien de milliards d’euros payés par les salariés contribuables ont-ils été dépensés pour soi-disant créer des emplois dans l’Outremer en général et à La Réunion en particulier ?
Combien, mes camarades ? Vous, le savez vous ? Entre 2000 et 2005, en 5 ans donc, le patronat d’outremer, au seul titre des exonérations de cotisations, a reçu 5 milliards 520 millions d’euros ! En 5 ans, 5 milliards 500 millions d’euros d’exonération, donc sans tenir compte des autres avantages, et notamment de la défiscalisation qui permet aux plus grosses fortunes de l’outremer de ne pas payer d’impôt !

En 2007, 200 riches contribuables ont réussi à ne pas payer d’impôt à La Martinique 200 riches ont fait de même à La Guadeloupe et 500 riches aussi à Paris. Et à La Réunion ? A La Réunion, camarade, dans l’île de tous les records, 800, oui, vous entendez bien, 800 riches ont réussi à ne payer aucun impôt sur le revenu !

10. Et tout ça, toutes ces exonérations et défiscalisation, pour quel résultat ? Combien d’emplois créés ? Quelle réduction du chômage dans l’outremer ? Quelle réduction des inégalités ? Vous savez ce que disent les rapports officiels du gouvernement sur les effets de cette politique en termes d’emplois ? Ces rapports n’osent pas donner de chiffres, ils se contentent de dire que les dispositifs d’exonération ont un « faible impact », ça veut dire que ce cadeau d’un milliard d’euros fait chaque année aux patrons ultramarins ne crée pas d’emplois !
Les dispositifs de défiscalisation qui permettent aux gros revenus d’échapper à l’impôt, ce sont les fameuses « niches fiscales » pour lesquelles le gratin du patronat est venu manifester devant la Préfecture en octobre dernier, car quand il s’agit de défendre leurs privilèges exorbitants, les patrons n’hésitent pas à manifester ! Or, ces mesures uniquement orientées vers les entreprises et les contribuables les plus riches creusent les inégalités sociales et favorisent les profits abusifs d’une minorité qui est en réalité la véritable bénéficiaire de ces dispositifs coûteux.
Ces derniers ne créent pas d’emploi, ils n’empêchent ni la précarité, ni l’illettrisme, ni l’échec et l’exclusion scolaires, ni l’habitat insalubre !
Et ces patrons gavés de milliards d’euros ne veulent pas entendre parler d’augmentation des salaires ! Ces patrons qui font du fric sur tout ce qui est importé, ne veulent pas entendre parler d’une baisse de 20 % sur les produits de consommation courante !

11. Voilà pourquoi le COSPAR juge nécessaire l’élaboration d’une véritable plateforme. Le COSPAR refuse les plans de développement qui favorisent le patronat du MEDEF et oublient les Réunionnais.
Oui, il faut augmenter les revenus des Réunionnais, les salaires, les minima sociaux, les retraites, les bourses des étudiants !
Oui, il faut faire baisser les prix et casser les marges extravagantes des importateurs et distributeurs !
Oui, il faut créer de l’emploi pérenne,
Oui, il faut plus de logements sociaux avec des loyers accessibles !
Oui, il faut plus de services publics !
Oui, une agriculture qui puisse nourrir le territoire !
Oui, il faut changer La Réunion !
Voilà les enjeux d’un programme élaboré collectivement dans le cadre du COSPAR.

Enfin, à l’heure où le gouvernement n’hésite pas à mettre 360 milliards d’euros sur la table pour sauver les banques mais estime impossible de relever de 200 euros les plus bas salaires, le COSPAR ne peut pas ne pas pointer aussi la responsabilité de l’Etat.
Au plan national, on vient de le voir, les politiques successives de développement pour l’outremer malgré leurs coûts et leur efficacité douteuse sur l’emploi, n’ont jamais été évaluées avec précisions ni réellement remises en question.
Au plan local, les représentants de l’Etat ne jouent pas leur rôle d’arbitre comme on a pu le voir avec l’échec programmé de l’observatoire des prix ou avec la crise des carburants en novembre. Il aura fallu un début de mobilisation du COSPAR pour que le Préfet réagisse et nous informe il y a quinze jours qu’il allait rencontrer les responsables de la grande distribution et le patronat pour leur tenir dit-il un langage de vérité sur les prix et le dialogue social.


Mes camarades, si nous sommes là aujourd’hui, c’est d’abord pour exiger une réponse à l’urgence sociale.

JE RAPPELLE LES REVENDICATIONS IMMÉDIATES DU COSPAR ET JE VAIS VOUS DEMANDER
SI VOUS LES APPROUVEZ :

1) Relèvement immédiat de 200 € net sur les bas salaires, sur les retraites, sur les minima sociaux et les bourses d’étudiants. Êtes-vous favorables à cette mesure ?
2) Baisse immédiate de 5 € sur la bouteille de gaz : êtes-vous favorables à cette mesure ?
3) Baisse de 20% sur les produits de consommation courante : êtes-vous favorables à cette mesure ?
4) Gel des loyers dans le logement social dès 2009 : êtes-vous favorables à cette mesure ?
Vous venez d’approuver unanimement ces mesures d’urgence : une délégation du COSPAR va les remettre en main propre au Préfet de La Réunion avec la plateforme contenant les 62 mesures.
Nous attendons désormais du Préfet de La Réunion qu’il prenne ses responsabilités et organise dans les plus brefs délais, une table ronde avec les divers acteurs, les représentants de l’Etat, les responsables patronaux et les membres du COSPAR afin de trouver une réponse aux premières mesures exigées par le Collectif.

Camarade ! Ce jeudi 5 mars n’est que la première étape. Pour le COSPAR le combat continue. Nous appelons l'ensemble de la population réunionnaise à poursuivre et étendre la mobilisation d'aujourd'hui. Dans chaque commune, chaque quartier, chaque entreprise ou service, partout dans l'île, les travailleurs, ceux qui ont un emploi comme ceux qui en sont privés, les Réunionnais qui ont du mal à boucler les fins de mois, ceux qui ne peuvent plus payer leur loyer, ceux qui n’ont même pas un habitat décent, ceux à qui on refuse un logement social, ceux qui en ont marre de la vie chère et de la baisse de leur pouvoir d’achat, toutes et tous, nous devons continuer à nous rencontrer, réfléchir ensemble et nous mobiliser toujours plus. La plate-forme du COSPAR est un outil au service de tous, c’est la base de la lutte de tous les Réunionnais pour un avenir meilleur.
Est-ce trop demander que les Réunionnais puissent avoir les moyens de mettre en place dans leur pays, par la concertation, une politique équitable des prix, des revenus et de la fiscalité afin de mettre en œuvre un développement durable ?




Alon mèt ansamn toutes les forces, toute l'intelligence réunionnaise pour gagner, parce que nous savons que la journée d'aujourd'hui ne sera pas, à elle seule, suffisante, c’est un travail de longue haleine mais votre nombre, notre nombre en ce 5 mars, montre que ce travail nous pouvons le faire ! Et bien mes camarades, ce travail nous allons le faire ensemble ! Tous ensemble !

Tir malol dann zié réyoné la po bous ton zié Sort dann fénoir !

Les 45 organisations syndicales, associatives et politiques vous remercient toutes et tous. Et maintenant restons ensemble sur place pour partager ce moment de convivialité, pour échanger et continuer à enrichir le débat sur l’avenir de La Réunion !